Initiation à la pêche à la mouche

Crédits photos: cmr - Gregor Lengler
Sur les bords de l'Ourthe, La Roche-en-Ardenne

Est-ce que je tiens bien ma canne ? Quel est l’appât le plus adapté pour aujourd’hui ? Heureux le novice qui fait appel à un moniteur comme Dany Marchand. Un charmant hôtel dans la commune de La Roche-en-Ardenne dans la province de Luxembourg, en Wallonie, propose des séances d’initiation à la pêche en partenariat avec Riveo. Dany fait partie des meilleurs moniteurs de pêche. Plongez dans les secrets de la pêche et découvrez pourquoi la pêche à la mouche dans l’Ourthe est si passionnante.

Deux hommes, équipés d’une tenue qui les protège de l’eau froide, sont debout dans la rivière jusqu’à hauteur de cuisse avec leurs cannes à pêche à la main. Ils respectent une certaine distance entre eux et se parlent à peine. Le soleil brille sur l’eau calme de l’Ourthe, principal affluent de la Meuse. À environ deux kilomètres à l’ouest se trouve la jolie ville de La Roche-en-Ardenne et ses 4 200 habitants. Parc animalier, château et de bons restaurants répondent à l’appel, pas le moindre signe d’agitation dans cette ville. Il fait bon vivre dans ce coin de la province de Luxembourg dans l’est des Ardennes belges, en Wallonie. La scène relèverait presque d’une pause méditative.

Dans l’angle de vision des deux pêcheurs, directement au bord de l’Ourthe, se dresse une impressionnante demeure entourée d’un grand jardin et d’une forêt d’épicéas vallonnée. L’hôtel familial La Claire Fontaine dirigé par Adrien Son est dans sa famille depuis trois générations. C’est un bel hôtel tout en bois et en verre, avec des chambres confortables, un espace bien-être et une salle à manger qui offre une vue magnifique sur le jardin, de quoi y passer un excellent séjour. Rien que le petit-déjeuner vous met l’eau à la bouche : du bon pain, un large choix de thés, du fromage frais, des yaourts, un miel délicieux et un assortiment de noix. L’endroit permet de découvrir plein de choses, comme l’art délicat de la pêche à la mouche.

Crédits photos: cmr - Gregor Lengler
Crédits photos: cmr - Anna Carneiro

L’hôtel propose des séances d’initiation ou de perfectionnement à la pêche en partenariat avec Riveo : un centre dédié à la nature et spécialisé dans les expériences nature, situé à Hotton à 20 kilomètres au nord-ouest. Riveo dépêche un moniteur de pêche proche de La Roche-en-Ardenne qui apporte tout le nécessaire : l’équipement, le savoir-faire et beaucoup de patience au cas où un participant un peu maladroit se présenterait. Ce n’est pas le cas de Julien, qui, bien que novice, est déterminé à percer tous les secrets de la pêche à la mouche.

Jamais sans ses waders, la protection sine qua non contre l’eau et le froid

Son guide d’aujourd’hui, c’est Dany Marchand, une référence parmi les pêcheurs. Un visage marqué par le temps, des mains robustes, des lunettes de soleil, des cheveux blancs comme neige, un gilet avec un nombre de poches infini et en prime une sacrée longue moustache retombante, quelque peu jaunie par la cigarette. Dany tend immédiatement des waders à Julien. C’est une sorte de demi-combinaison imperméable, maintenue par des bretelles, qui remonte jusqu’au-dessus du ventre et dont les jambes sont solidement fixées à des bottes en caoutchouc. Sur terre ferme, avec cet équipement ample, on a l’élégance d’un pingouin. Mais dans la rivière avec la pression de l’eau sur le corps, la tenue nous va comme un gant, le nec plus ultra pour les pêcheurs.

Commençons par l’apprentissage des bases. La grande prairie en face de l’hôtel se prête bien à quelques exercices hors de l’eau. Julien apprend ensuite à assembler la canne à pêche et à monter la ligne de pêche comme tout bon pêcheur. Puis, arrivent les conseils pour adopter la bonne posture et travailler le bon geste pour le lancer, tout en laissant un peu de fil couler dans une main. Dany répète ces gestes très lentement. Julien progresse vite, ses gestes deviennent plus fluides et son moniteur acquiesce. Enfin, Dany farfouille dans l’une des nombreuses poches à rabat de son impressionnant gilet à la recherche de ses appâts. Eux aussi font appel à une grande expertise.

Crédits photos: cmr - Gregor Lengler

Il existe, en effet, diverses variétés dans ce type de pêche : la pêche à la mouche sèche, la pêche à la mouche noyée, la pêche à la nymphe et la pêche au streamer. Toutes nécessitent des appâts différents et une technique propre selon l’emplacement. Les appâts, appelés mouches, doivent reproduire les déplacements naturels des insectes. Ils sont confectionnés à partir de plumes, de tissus ou d’autres matériaux et se terminent par un hameçon. Beaucoup de pêcheurs fabriquent ces mouches pendant leur temps libre, certains en ont fait leur métier. Au programme du jour pour Dany et Julien, c’est la « pêche à la mouche sèche » avec un appât à l’aspect plumeux qui après chaque sortie est enduit d’une teinture qui le rend imperméable. Cette mouche permet d’attraper les poissons qui chassent, c’est-à-dire, qui remontent pour gober les insectes à la surface de l’eau.

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Tout est question de patience et d’attente

Après une heure d’exercice, les mouches sont fixées et nos deux pêcheurs entrent prudemment dans l’eau. C’est plus facile à dire qu’à faire, puisqu’il y a de gros cailloux au fond de l’Ourthe et certains sont très glissants. Dany utilise un genre de canne télescopique pour avoir un peu de stabilité quand il se déplace dans l’eau. Tous les deux sont à la recherche d’un endroit où le courant n’est pas trop fort. Julien restera plutôt près du milieu du cours d’eau et Dany s’installera plus bas près de l’autre rive, puis chacun se lance.

Les fils jaune fluo volent dans l’air dans un mouvement de va-et-vient. Puisque les mouches utilisées comme appâts sont très légères (contrairement à d’autres leurres), seul le poids du fil sert au lancer. À présent, le silence règne. Dans leurs waders, Dany et Julien sont quasiment immobiles dans l’Ourthe. Le temps semble ralentir. L’air est pur et frais, les oiseaux chantent dans les arbres au bord de la rivière.

Le barbeau, le chevaine, la truite et l’ombre sont tous ici chez eux et sont donc des proies potentielles. Tout est désormais une question de patience et d’attente.

Crédits photos: cmr - Gregor Lengler

Dany n’a pas besoin d’attendre longtemps, sa canne se plie à petits à-coups et il sort un poisson. La prise reste cependant minime, le poisson fait à peine dix centimètres. Ceci n’a pas la moindre importance, puisque cette prise n’est absolument pas destinée à être mangée. Dany tâtonne son gilet et en extrait des ciseaux, retenus par un élastique, qu’il utilise pour retirer avec précaution l’hameçon du poisson. Un plouf et ce dernier retrouve la liberté. La méthode No-Kill, lorsqu’appliquée avec beaucoup d’attention par des professionnels comme Dany, ne blesse généralement jamais les poissons capturés.

Crédits photos: cmr - Gregor Lengler

La canne à pêche de Julien est restée sans prise tout l’après-midi, il n’est pas déçu pour autant. De toute façon un bon repas est prévu. Pendant que les pêcheurs avaient les pieds dans l’eau, l’équipe de l’hôtel s’est affairée en cuisine pour fumer de belles truites sorties du frigo. Une table pour deux est dressée au bord de l’Ourthe à l’ombre des arbres, dans le jardin verdoyant avec tous ses massifs. Nos sportifs auront en accompagnement une petite salade de tomate, une crème de carotte et de courge avec bien évidemment de la baguette fraîche et du beurre demi-sel. Le vin blanc frais scintille dans les verres. Julien et Dany trinquent, conscients que la pêche à la mouche qui est particulièrement grandiose ici dans les Ardennes.

clairefontaine.be

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